I. Une guérilla menée par les mouvements indépendantistes
- Le début de la guerre d'Algérie est marqué par une série d'attentats du FLN sur tout le territoire algérien. Ce mouvement nationaliste armé pratique la guérilla et est particulièrement actif dans des régions comme la Kabylie ou les Aurès. Il reçoit aussi des soutiens extérieurs avec des bases arrière des pays frontaliers (Maroc, Tunisie) ainsi que des appuis financiers de pays étrangers (Égypte, URSS).
- Les actions terroristes du FLN s'en prennent aux forces armées et aux autorités françaises, mais aussi aux populations civiles d'origine européenne. Une guerre civile existe aussi entre mouvements nationalistes ; elle entraîne des assassinats entre combattants pour l'indépendance, notamment des affrontements entre le FLN et le MNA.
II. Une guerre coloniale menée par l'armée française
- Une armée régulière est présente, composée de soldats en uniforme, de nombreux appelés du contingent et d'un matériel moderne (blindés, hélicoptères). Elle quadrille le territoire algérien par des opération militaires (dans le Sud ou dans la casbah d'Alger) et contrôle la population.
- Les exactions de l'armée française sont nombreuses, avec des massacres (Philippeville), des actes de torture et des viols.
- Les violences des actions militaires françaises sont euphémisées par la propagande d’État. Elles sont présentées comme des opérations de maintien de l'ordre. Les nationalistes algériens sont assimilés à des rebelles (fellaghas), des minorités de comploteurs et des terroristes.
III. Des formes de violences qui amènent à un bilan discuté
- Le bilan de la guerre est caractéristique d'une guerre de décolonisation avec de nombreuses victimes civiles de part et d'autre.
- Le nombre de victimes est déséquilibré entre la puissance coloniale (25 000 militaires français) et celle des indépendantistes algériens (entre 200 000 et 300 000). C'est une guerre asymétrique.
- Le bilan des victimes de la guerre est discuté entre les acteurs. Il s'explique en partie par la situation chaotique de l'Algérie au moment de l'indépendance, qui ne met pas fin aux violences (notamment à l'égard des populations françaises et des harkis). Il reflète aussi les tensions entre les deux acteurs du conflit. L'Algérie a tendance à surestimer le nombre de victimes algériennes (jusqu'à 1,5 million) quand la France le sous-estime (150 000 à 200 000). Les historiens tentent avec difficulté d'établir un bilan plus précis.